3 janvier 2011

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CA académique du 3 janvier 2011 : motion histoire des arts et enseignements artistiques

CA ACADEMIQUE DE CRETEIL DUJANVIER 2010 MOTION HISTOIRE DES ARTS ET ENSEIGNEMENTS ARTISTIQUES

La mise en place de l’épreuve d’histoire des arts n’a jamais fait l’objet d’une véritable réflexion de fond et les problèmes souvent insolubles qu’elle pose sur le terrain, de même que la surcharge de travail qu’elle génère pour les enseignants et les élèves le montrent. Il s’agit en réalité d’une énième mesure d’affichage, productrice de fortes inégalités sociales, mais aussi très coûteuse en temps et en énergie.

Rappelons par ailleurs que cette épreuve ne doit en aucun cas limiter le temps imparti aux élèves pour les pratiques artistiques ou l’enseignement dans les autres disciplines. Son évaluation ne saurait en aucun cas donner lieu à une charge de travail supplémentaire, à plus forte raison sur la base du bénévolat.

Sur le plan pratique, la mise en place de cette épreuve met en difficulté l’ensemble du corps enseignant : beaucoup d’entre eux ne sont pas du tout formés pour enseigner et/ou évaluer cette épreuve et ne souhaitent pas qu ?on les oblige à s ?y investir, en collège comme en lycée. Le SNES, qui porte dans ses mandats la défense des qualifications ne saurait accepter que des personnels soient conduits, notamment sous la pression hiérarchique, à enseigner de force des disciplines qu’ils ne maîtrisent pas, ce qui aurait des effets dévastateurs pour eux comme pour leurs élèves et nuirait à la qualité globale du système éducatif. Ce dispositif représente également un cheval de Troie pour l ?introduction de la bivalence et des remplacements De Robien.

Les conditions variables de l’évaluation placent les élèves en situation d’inégalité devant l’examen pour une épreuve qui compte en outre pour l’obtention du DNB. Un tel renvoi au local est inacceptable. L’histoire des arts ne doit pas faire l’objet d’une évaluation dans le cadre du bulletin trimestriel, ce qui minorerait les autres matières du contrôle continu, et s’ajouterait à l’évaluation terminale (coefficient 2). Quelle que soit l’option choisie pour l’évaluer, cette épreuve sera toujours totalement injuste puisque donnant lieu à des modalités de passation toujours différentes d’un établissement à l’autre.

Nous demandons donc l’abandon immédiat de cette épreuve d’histoire des arts, généralisée sans bilan, sans cadrage et sans moyens, au profit d’une véritable réflexion sur la place des enseignements artistiques dans le second degré. Le SNES, qui combat la hiérarchie arbitrairement établie entre les disciplines (hiérarchie encore renforcée par le livret de compétences) ne saurait accepter l’alibi de l’histoire des arts en guise de pseudo revalorisation pour des enseignements artistiques que l’on sait fortement malmenés par ailleurs et menacés en permanence par des tentatives d’externalisation qui se sont multipliées ces dernières années, notamment par le biais de l’accompagnement éducatif.

Au lycée, les vingt-quatre heures prévues pour l’histoire des arts sont prises sur le contingent des horaires disciplinaires, ce qui est inacceptable. Nous restons opposés à l’extension de cette mesure d’affichage, alors que de nombreux rectorats font systématiquement la chasse aux options arts et qu’il faudrait au contraire favoriser leur développement, en particulier dans la filière L.

Le SNES exige une remise à plat de la situation des enseignements artistiques. Ceux-ci doivent faire l’objet d’une réflexion de fond en collège comme en lycée dans le but d’impulser une véritable politique de démocratisation et de revalorisation, y compris en termes de conditions de travail et de grilles horaires.

Pour : 22, contre : 0, abstentions : 2, NPPV : 0