30 septembre 2022

les mobilisations

Une rentrée désastreuse à tout point de vue !

Une rentrée désastreuse à tout point de vue !

Communiqué de presse du SNES-FSU Créteil.

Arcueil, le 30 septembre 2022,

Trois semaines après la rentrée des classes, quel bilan pouvons-nous tirer pour le second degré dans l’académie de Créteil ? Un désastre !

Alors que le ministre PapNdiaye et le recteur Auverlot s’obstinent à expliquer que la rentrée s’est bien passée, les remontées de terrain sont bien loin de ce constat. Le maintien des contrats de 1400 non-titulaires en juin et l’embauche de 200 néo-contractuelles n’auront pas suffi à combler le manque de professeures, aggravé par la crise générale de recrutement.
Dès l’ouverture de la cellule de crise de recrutement fin août, le DRH reconnaissait que 30 % des personnels nommés ne prenaient pas leur poste. Depuis, le rectorat admettait qu’à la rentrée 200 collègues manquaient et 500 étaient en congé-maladie.
Nos différentes enquêtes, menées auprès des sections syndicales, sont très alarmantes : début septembre, il manquait des professeures dans 83 % des établissements et au 20 septembre, dans 62 % avec de tristes records (13 postes non pourvus dans un lycée du 93 !). Alors que le rectorat se disait excédentaire pour le vivier de TZR de Mathématiques, nous savons que des recrutements de non-titulaires ont désormais lieu pour combler les postes vacants. Il n’est, pour l’instant, pas question des remplacements de courte durée.

Le constat ne s’arrête pas aux personnels enseignants, il manque également en très grand nombre des PsyEN, des infirmières (une soixantaine dans le 93), des assistantes sociales, des agentes des collectivités territoriales. Les CIO du 93 ne peuvent plus fonctionner normalement car les DCIO démissionnent : iels ne touchent pas la prime de fidélisation du 93 et les secrétariats sont parfois vides.

Face à cette situation, l’intersyndicale du second degré SNES-FSU, SNEP-FSU, CGT Éduc’action, Sud Éducation avaient appelé à la grève et à un rassemblement devant le rectorat le 20 septembre. Nous avons été reçues en audience par le Secrétaire Général et le Directeur de cabinet du rectorat. Les réponses apportées par l’administration sont administratives... On nous assure que tous les matins, une cellule se réunit pour combler les manques et placer les personnels, mais ce n’est pas facile car pour certains endroits, on ne trouve personne. Dans les faits, mettre des noms en face des trous ne suffit pas, surtout si les noms placés correspondent à des personnes qui ont démissionné ou sont en disponibilité. On nous explique également que tous les postes d’infirmières et d’assistantes sociales sont bien mis sur le « marché du travail » mais que personne ne veut venir…. Que les AESH ne restent pas et qu’on essaye d’en recruter... Lorsque nous parlons salaires, conditions de travail, inflation, attractivité, on nous répond que ce n’est pas le lieu. Mais quel endroit alors, pour expliquer ce que nous vivons dans l’une des académies parmi les plus en difficulté de France ? Quel endroit pour dire la souffrance des personnels, des parents et des élèves à qui manquent des enseignantes, des AESH ?

Ce 20 septembre, 4 lycées du 93 étaient en grève pour refuser l’augmentation de leurs effectifs de classe de 1re STMG de 24 à 35 : 4 jours de grève pour obtenir une audience pour le lycée J. Renoir de Bondy, aucune heure donnée au lycée après l’audience, quel mépris pour toutes !

Enfin, comment, en cette rentrée, ne pas évoquer le néo-management public qui fait tant de dégâts ? Un lycée à Créteil qui n’ouvre que le 14 septembre à cause d’un conflit avec la direction, un lycée du Blanc-Mesnil qui, malgré une visite du CHSCTD le 19 mai 2022 mettant à jour un fonctionnement hautement maltraitant envers les collègues, des communiqués, des articles de journaux, des grèves, est laissé à l’abandon.

Alors, non, Monsieur le ministre et Monsieur le recteur, la rentrée ne s’est pas bien passée dans l’académie de Créteil. Nous, syndicalistes du SNES-FSU Créteil, nous refusons d’entendre cette communication mensongère, nous refusons de fonctionner en « mode dégradé » car c’est la seule réponse que vous êtes capables de nous proposer : attendre que des profs, des infirmières, des assistantes sociales, des AESH postulent pour de faibles salaires avec des mauvaises conditions de travail, nous ne pouvons l’accepter !

Les propositions faites lors de la réunion de présentation de « l’école du futur » : « comme il manque des personnels, soyez innovantes » ne sont pas audibles par des professions épuisées. Nous voulons des moyens pour nos élèves, des groupes réduits, de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail. C’est un choix de société : entre les dividendes du CAC40 ou le service public d’éducation, ce n’est pas si compliqué finalement !
A l’image de la journée interprofessionnelle de mobilisation pour nos salaires, nous continuerons à mobiliser nos collègues pour défendre une autre vision du service public !