13 janvier 2010

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Préparation de la rentrée 2010 : il va falloir se faire entendre du nouveau Recteur !

Le premier Comité Technique Paritaire Académique de notre nouveau Recteur, M. William Marois, ouvrait également la préparation de la rentrée 2010 dans l’académie. Le SNES et les syndicats de la FSU l’ont particulièrement interpellé sur la mise en ?uvre de plusieurs réformes contestées dès la rentrée prochaine, alors que l’académie se voit imposer de nouvelles suppressions de postes. Les premiers éléments de réponse montrent combien la mobilisation de tous les personnels contre la politique éducative du gouvernement est indispensable, le 21 janvier dans la grève en convergence avec les autres secteurs de la Fonction Publique, et le 30 dans la manifestation nationale pour l’Education.

Première réforme contestée, celle de la formation des maîtres. Le Recteur a confirmé que les lauréats de concours seraient affectés sur des postes de 18h, renvoyant à plus tard la discussion sur les modalités de l’organisation de la formation des nouveaux enseignants. Rappelons que d’après les engagements du Ministère, le temps de formation des stagiaires doit correspondre au tiers de leur service. Dans un premier temps, M. Marois s’est contenté de nous indiquer que le choix de « filer » la formation sur l’année (en déchargeant les stagiaires du tiers de leur service chaque semaine, pour leur permettre de suivre les cours en IUFM), ou au contraire de la « masser » (en installant les stagiaires à temps complet devant les élèves pour la plus grande partie de l’année, et en les retirant des classes cinq ou six semaines consécutives), n’était pas encore fait. Pour le SNES-FSU, la réduction de la formation au 1/3 du service était déjà inacceptable. Dans le second degré, le fait de reléguer la formation professionnelle au deuxième trimestre, et de placer les lauréats de concours à temps complet devant les élèves dès la rentrée, sacrifie littéralement l’entrée dans le métiers de centaines de nouveaux collègues. Le Rectorat de Créteil, qui s’enorgueillit de sa politique d’accueil des néo-titulaires depuis quelques années, le sait parfaitement : ce n’est pas possible !
De fait, à la fin du CTPA, et après une dernière interpellation du SNES sur ce sujet, le Recteur a concédé qu’il s’agissait « effectivement d’un problème sérieux sur lequel il faut travailler », et qu’aucune hypothèse n’avait encore été validée. Il a promis « une prochaine réunion ».
Le SNES Créteil, qui débat activement de cette question avec les syndicats de la FSU concernés, entend mobiliser très rapidement sur ce sujet, et a pris notamment contact avec les étudiants. Mais il est évident que cette question ne peut seulement se résoudre à l’échelon académique : c’est le Gouvernement qui sacrifie la formation des maîtres à son objectif de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Sur le papier, la disparition du stage éponge la plus grande partie des suppressions de postes dans le second degré !

Sur le terrain, en plus des conséquences déjà décrites pour les stagiaires (et leurs classes !), cette mesure aura sur les postes mis au mouvement un effet terrible. Le secrétaire général du Rectorat a d’ailleurs précisé qu’il travaillait sur des hypothèses, afin de voir « comment créer des supports pour les stagiaires en perturbant le moins possible des affectations de titulaires et de TZR ». Il va en effet falloir, pour accueillir des stagiaires sur de telles quotité de service, geler un nombre conséquent de postes dans les établissements. Ce sont autant de postes qui ne seront pas mis au mouvement pour les titulaires en place... Mais pour le moment, le nombre de stagiaires affectés à Créteil ne nous a pas été révélé.

C’est dire si la rentrée préparée lors de ce CTPA paraît un peu irréelle. Elle l’était d’autant plus qu’aux dires du Recteur, en lycée, « nous préparons la rentrée sur la base des textes examinés au Conseil Supérieur de l’Education » du 10 décembre. « Les textes qui s’appliqueront seront ceux qui existeront au 1er septembre ». Bien malin, pourtant, celui qui, au 13 janvier, peut jurer de ce qui s’appliquera au 1er septembre. Pour le SNES en tout cas, la règle, c’est celle qui est en vigueur aujourd’hui. En lycée, il appelle les personnels :
 à imposer une répartition des moyens conforme aux règles actuelles en seconde ;
 à refuser toute discussion autour des « heures flottantes » prévues par le projet Chatel.

Et partout, le SNES Créteil appelle les établissements à refuser la mise en oeuvre des projets de décrets examinés au CSE du 10 décembre, et à signifier clairement :
 l’exigence du rétablissement des moyens indispensables à leur fonctionnement ;
 leur refus de la constitution des « conseils pédagogiques » et leur exigence que toute discussion sur le projet d’établissement et l’organisation pédagogique se mène en assemblée plénière, et que toute décision émane du conseil d’administration ;
 leur refus d’assurer en lieu et place des Co-Psy l’orientation des élèves (refus du « tutorat »et de « l’aide à l’orientation »).

Le SNES Créteil appelle les personnels
 à se réunir en assemblée générale au plus vite pour préparer la grève du 21 et à débattre dès maintenant, et en tout état de cause le 22 janvier, de la reconduction de la grève, étape indispensable de la mobilisation pour obtenir du Ministre notamment que le retrait de la réforme Chatel du lycée et des EPLE ;
 à organiser l’information des parents d’élèves et des lycéens, en particulier dans la perspective de la manifestation nationale de l’éducation du 30 janvier, à laquelle appellent la FSU, la CGT, le SNCL, le SNALC, et pour les lycéens la FIDL et le SGL.