5 janvier 2006

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Motion de la CA académique du SNES Créteil réunie le 5 janvier 2006

Villepin, Borloo, Robien : on ne veut pas de cette société !

Après la surenchère répressive et l’état d’urgence, la fin du trimestre a été marquée par une accélération de la politique gouvernementale en matière d’éducation. Le ministre annonce un véritable bouleversement de la politique des ZEP comme réponse au malaise social exprimé par les jeunes de nos banlieues. Sans aucune concertation, il a proposé un plan appelé, cyniquement, « de renforcement des ZEP » en considérant que les moyens n’étaient pas satisfaisants. Ce plan consiste en un redéploiement des moyens accordés à l’éducation prioritaire et en un renoncement affirmé d’une logique territoriale de lutte contre les inégalités au profit d’une individualisation des parcours. La promotion des élèves « méritants » alors que les autres sont rendus responsables de leur échec marque le renoncement à la réussite de tous et à la démocratisation.
Non seulement ces propositions ne résoudront en rien les difficultés que connaissent certains élèves mais elles sont surtout la parfaite illustration de l’intention libérale de ce gouvernement : le choix d’une école ségrégative qui renonce à permettre la réussite des jeunes issus des milieux populaires.

Les propositions faites aujourd’hui sur la libéralisation de la carte scolaire, le pilotage des établissements, le profilage des postes des « enseignants expérimentés » et sur la contractualisation associée aux notions de projet et de résultat trouvent leur inspiration idéologique dans le rapport Thélot.

Aujourd’hui, nous voyons la mise en place cohérente d’une deuxième étape de la loi Fillon. Les premières mesures de cette loi marquaient un renoncement à l’ambition pour l’école et une remise en cause du sens de nos métiers. En effet, les remplacements à l’interne et les atteintes à nos qualifications avec la bivalence et les mentions complémentaires proposées au CAPES constituent des attaques statutaires sans précédent. Par ailleurs, il faut rappeler que le pouvoir d’achat des fonctionnaires baisse de façon incessante et, ce, dans un contexte d’absence de politique salariale.
En outre, durant les vacances, nous avons appris la diminution de 4000 postes aux concours. Nous sommes en période de départs massifs en retraite et en considérant l’évolution démographique cela se traduira par la disparition de 7000 enseignants, CPE et COPsy pour la rentrée 2007. Pour certaines catégories de personnel cela risque de conduire à l’extinction pure et simple. Par ailleurs, la baisse de 30% de postes aux concours à l’interne et la disparition des concours réservés hypothèquent un peu plus les possibilités pour nos collègues précaires d’obtenir leur titularisation. Les contractuels ont désormais le « choix » entre chômage et vacations les installant dans une précarité toujours plus grande et insoutenable.

Précarité

La CA de Créteil appelle tous les titulaires et non-titulaires à s’engager aux côtés des précaires mobilisés devant le rectorat depuis 12 semaines. Elle soutient leur demande de réemploi et de titularisation et appelle les personnels à participer aux initiatives unitiares du 1er février. Il serait nécessaire que des actions de même type que ce qui se passe devant le Rectorat se développent dans d’autres académies.

Remplacements à l’interne

Dans le cadre de la mobilisation des établissements contre les remplacements à l’interne, la CA réaffirme son exigence de l’abrogation du décret du 26 août 2005 et appelle les sections d’établissement à décider majoritairement la grève dès qu’un chef d’établissement tenterait d’imposer un remplacement.

Journée de solidarité

La CA appelle les collègues à prendre collectivement la décision de refuser de travailler une journée supplémentaire, y compris par la grève, quelles que soient les dates et modalités retenues.

Les attaques répétées et de plus en plus dures n’épargnent personne : le libéralisme est à l’ ?uvre pour transformer l’Ecole afin qu’elle n’offre pas à tous les moyens d’une véritable réussite. L’externalisation du soutien scolaire et de la réinsertion (et à terme de tout ce qui n’est pas cours devant élèves) est mise en ?uvre. Elèves, parents et personnels de tous les établissements doivent se mobiliser pour mettre cette politique en échec. Le SNES doit organiser la riposte de la façon la plus urgente en utilisant les annonces gouvernementales comme un véritable levier de mobilisation

Le SNES Créteil engage dès maintenant toutes ses forces militantes dans la campagne contre la politique éducative Robien-Villepin.

La CA de Créteil demande à toutes les sections d’établissement d’organiser des assemblées générales (heure mensuelle d’information syndicale etc). Les militants des S2 et du S3 sont disponibles pour participer à l’animation de ces réunions afin d’informer les personnels et de décider avec eux des moyens d’action. Cette campagne d’information doit permettre d’organiser la mobilisation. La CA encourage toute forme de mobilisation : AG de villes et de départements, initiatives fédérales et inter-syndicales, rassemblements et actions de grève. Cette mobilisation doit être relayée nationalement par une action de haut niveau avant les vacances scolaires. La CA demande l’organisation d’une manifestation nationale fin janvier comme élément d’un plan d’action incluant la grève nationale dès la mi-mars.

Elle demande que le SNES intervienne dans la FSU pour une action fédérale, la plus unitiare possible, pour s’opposer à cette casse de l’ ?ducation nationale et au renforcement du tri social qui en découle.