15 juin 2023

militer

Motion CAA SNES-FSU Créteil du 15 juin 2023.

La grève du 6 juin semble avoir été la dernière date de mobilisation contre la réforme des retraites passant l’âge légal de départ à 64 ans. Le SNES et la FSU ont été impliqués, pendant presque six mois, dans une mobilisation sociale inédite aux caractéristiques nouvelles. Elle a d’abord été marquée par une unité syndicale très large, qui lui a permis de toucher tout le corps social. Elle a été ponctuée de journées de grève très puissantes, particulièrement le 19 janvier, le 7 mars et le 23 mars, qui ont concerné de nombreux corps de métiers, en particulier dans le privé. Elle a amené en manifestation des groupes sociaux qui se mobilisent peu d’habitude, permettant la création de nouvelles solidarités de lutte qui seront certainement utiles dans l’avenir. Cependant, ce mouvement n’est pas parvenu à faire céder un président et un gouvernement arc-boutés sur ce texte, usant de tous les stratagèmes légaux pour faire adopter sa réforme sans jamais procéder à un vote à l’Assemblée nationale. L’intersyndicale n’a pas réussi à entraîner un mouvement de grève dur et reconductible. Dans l’éducation, si la FSU est parvenue à construire des grèves majoritaires à plusieurs reprises, elle n’a pas pu peser suffisamment sur l’intersyndicale pour durcir le mouvement. De plus, la baisse des revenus des personnels de l’Éducation nationale a eu un impact sur les capacités de mobilisation : nos syndiquées nous ont sollicités davantage pour se faire aider par les caisses de grève et la succession des dates de grève, dont le rythme a beaucoup interrogé, a mis en difficulté nos S1, au moins au début du mouvement. Si le SNES-FSU sait qu’il faut prendre le temps d’analyser ce mouvement et ses conséquences, il se doit de mener ce travail de réflexion rapidement, car le gouvernement continue à dérouler son agenda et nous devrons le combattre de nouveau, sur la réforme des retraites comme sur d’autres sujets.

L’annonce par le ministère de la fonction publique d’une augmentation de 1,5% du point d’indice au 1er juillet, puis de l’ajout de 5 points d’indice au 1er janvier 2024 pour tous les personnels, ne répond pas à la situation de dégradation des salaires. L’inflation flirte avec les 5%, aggravant encore la baisse des revenus due au blocage bien plus ancien de la valeur du point. Le pouvoir fait un choix très clair : baisser la dépense publique en augmentant moins vite que l’inflation ses personnels. Il y ajoute des primes pour les bas-salaires, évitant ainsi de s’engager sur une vraie revalorisation à plus long terme. Le déclassement de nos métiers se poursuit donc. La FSU doit poursuivre la dénonciation de ces augmentations insuffisantes, exiger que tous les personnels soient augmentés au rythme de l’inflation et porter le mandat d’un plan de revalorisation pluri-annuel, permettant de revaloriser nos métiers en rattrapant les 25% de perte de pouvoir d’achat constatés depuis 2001.

Le gouvernement prépare la mise en œuvre du pacte enseignant dans la plus grande confusion, les cheffes d’établissement ayant commencé à diffuser ses éléments sans qu’aucun texte réglementaire ne soit encore publié. Il présente la partie socle comme une revalorisation importante. Si le doublement de l’ISOE et l’ouverture de la hors-classe et de la classe exceptionnelle sont positifs, ils sont largement insuffisants pour faire face à la dégradation de nos salaires depuis vingt ans et à l’inflation galopante. Le SNES-FSU doit exiger un barème clair pour l’accès à la classe exceptionnelle, intégrant le travail en éducation prioritaire et excluant la signature du pacte. La partie pacte correspond à de nouvelles missions payées par des primes, avec signature de lettres de mission individuelles, préparées par les cheffes d’établissement. Elle ne correspond en rien à ce que nous revendiquons. La stratégie du ministère pour la faire passer, en ne rendant plus obligatoire mais prioritaire la brique du remplacement de courte durée, ne doit leurrer personne : le pacte est un outil visant à individualiser les carrières, à casser les collectifs professionnels et à remettre en cause le statut. Les militantes dans les S2 ont été largement sollicitées pour animer des heures syndicales (ou former les S1 par le biais de conseils syndicaux dédiés au PACTE) où la position du SNES-FSU de refus en bloc et en détail du Pacte a été plutôt bien accueillie par nos collègues, même si une certaine curiosité a pu émerger chez certaines dès lors que les enveloppes de « briques » ont été reçues par les cheffes d’établissement (sans recensement des besoins en amont comme cela était prévu) et communiquées aux équipes. En collège, on observe que les établissements ont reçu en moyenne une dotation correspondant à une brique par enseignante majoré de 10 à 20 briques supplémentaires. Il est à noter que la disponibilité des militantes et le maillage territorial du SNES-FSU nous a souvent permis de présenter le Pacte avant même les personnels de direction. Cela a permis d’alerter sur les pièges du PACTE et de sa rémunération sous forme d’indemnités qui ne compteront pas dans le calcul de la retraite.
Les retours du terrain dans les trois départements montrent que les collègues semblent sensibles à plusieurs arguments contre ce dispositif d’astreinte : la casse du statut, l’indemnitaire à la place de l’indiciaire, le pouvoir accru des personnels de direction, l’aggravation des inégalités femmes-hommes, la dépossession de la liberté personnelle et professionnelle, le validisme de ce projet, la concurrence entre les personnels et à terme des perspectives encore plus inquiétantes ( remplacements dans d’autres établissements, disparition des HSE et IMP …). Le SNES-FSU doit continuer à condamner le pacte dans son ensemble, ce qui n’empêchera pas de conserver par ailleurs les gains minimes de la partie socle.

Collège
La mise en place du Pacte au service d’une réforme du collège qui ne dit pas son nom agite fortement l’actualité des collèges de l’académie. La casse du statut pour atomiser le collège unique ne laisse évidemment pas insensible nos collègues.
Car si depuis maintenant plus d’un an et le début de la campagne présidentielle de 2022, le gouvernement a décidé de jouer au chamboule-tout avec le collège (autonomie des établissements accrue, primarisation de la classe de 6e, contrôle des pratiques, contractualisation, orientation précoce, intrusion des associations …), les premières annonces sur la déclinaison du Pacte à la rentrée 2023 dans les établissements ont soulevés de nombreuses interrogations chez nos collègues.

La plus grande enseigne de bricolage de France qu’est l’Éducation nationale ne saurait être infidèle à sa réputation. Pour rappel, la technologie a été supprimée en 6e par voie de presse sans aucun texte réglementaire, au moment où les conseils d’administration DHG se réunissaient dans les établissements. Les zones d’ombre concernant le Pacte sont encore nombreuses et certaines le resteront pour mieux renvoyer la responsabilité au local, comme toute politique néolibérale qui se respecte. Ainsi : une heure d’accompagnement aux devoirs en 6e (faite par une professeure pactée obligatoirement) sera donc mieux rémunérée qu’une heure de devoirs faits en cycle 4 (sur une enveloppe dédiée comme actuellement) ? Quels critères pour l’enveloppe « briques » d’un établissement ? Avec quelle répartition ? La brique 1 obligatoire avant les autres ? Quelle réécriture du décret De Robien ? Quels impacts sur les emplois du temps ? Quelle organisation pour l’heure de soutien mathématiques/français ? Quid de la cartographie à partir de 2024 ?
Les cheffes d’établissement vont faire pression sur les enseignantes pour qu’iels acceptent la « brique 1 » qui concerne les RCD puisque c’est la priorité affichée du gouvernement.
Le pacte va être un outil essentiel de néomanagement. Cela a déjà commencé dans certains établissements où il est annoncé que pour les collègues qui signeront le PACTE, leurs vœux d’EDT seront prioritaires.
Du remplacement à tout prix donc, quitte à ce que les professeures remplacent au pied levé leurs collègues absentes alors même qu’iels n’ont pas la classe habituellement. Remplacement à tout prix même pour faire de la garderie ?
Quelle image le gouvernement a-t-il du travail des enseignantes, à qui on demande de travailler plus alors que, d’après une étude du ministère, la moitié d’entre elles et eux travaillent déjà 43 heures par semaine lorsqu’on compte les préparations de cours et les corrections ?

Autant de questions qui laissent présager une rentrée chaotique dans les collèges de l’académie. Les militantes des trois départements se tiendront prêtes pour être au plus près des collègues. Il est d’ores et déjà prévu de faire un point dès les premières semaines de rentrée à travers une enquête de rentrée.

Le SNES-FSU continuera à s’opposer fermement au Pacte , au projet de démantèlement du collège unique et à la casse du statut des personnels d’enseignement et d’éducation. Face à un projet présidentiel qui ne règle en rien le problème de la difficulté scolaire et des inégalités, des mesures qui ne portent aucune attention aux conditions de travail des personnels, le SNES-FSU porte une tout autre ambition pour l’École, réaffirmée lors du colloque Collège du 30 mars 2023 : baisse des effectifs, traitement des difficultés scolaires dans la classe notamment grâce à des moyens fléchés (enseignantes supplémentaires, RASED …), autant de mesures nécessaires pour améliorer l’inclusion. C’est un véritable plan d’urgence qu’il faut pour l’école.

Lycée, réforme du lycée, baccalauréat
L’année de la première mise en œuvre réelle du Bac Blanquer s’achève dans le chaos et la désillusion. Les résultats des spécialités passées en mars ont montré combien l’amputation d’un trimestre en terminale pénalisait les élèves qui n’avaient pas eu le temps de s’approprier les contenus et les méthodes qui font la valeur de nos enseignements. La diffusion des notes dès le début avril entraîne un sentiment d’injustice et décourage les élèves. Iels sont démobilisées ; les absences de cette fin d’année illustrent la perte de sens de l’école, et la vacuité de l’épreuve du grand oral qui ne mobilise pas. Les collègues s’épuisent à préparer des cours qui ne s’adressent qu’à de petits groupes d’élèves à la composition fluctuante. Comment transmettre ? Comment préparer les futures étudiantes dans ces conditions ? L’organisation des épreuves de remplacement, à l’interne, épuise les personnels et montre une fois de plus que la réforme Blanquer et la mise en place du contrôle continu ont été pensées en dépit du bon sens. Le discours du ministre, qui adopte un profil de plus en plus blanquérien, se compose d’injonctions culpabilisantes déconnectées des réalités (conseils de classe, lutte contre le harcèlement… ).

Ces dernières années, la profession essuie un mépris permanent et lutte face au déni gouvernemental et au découragement. Pourtant les tâches s’accumulent : au moment d’évaluer les épreuves finales, les convocations des enseignantes se multiplient, en particulier en français. La saisie du CHSCTMEN il y a deux ans avait pourtant permis de mettre en lumière les souffrances liées aux charges de travail de correction et d’évaluation et d’émettre des préconisations : elles ne sont pas suffisamment suivies. Des collègues documentalistes, dont les tâches spécifiques sont lourdes en cette fin d’année, sont pourtant convoquées pour être jurys candides au grand oral, mission dont le sens pédagogique n’est pas évident et qui entrave considérablement leur véritable travail. Perte de sens et de temps. Ce 13 juin, les évaluateurs du grand oral ont été convoqués à des visios qui dysfonctionnaient et dont les capacités d’accueil étaient limitées. Elles étaient censées guider les collègues dans leur rôle d’évaluateur du grand oral. Elles ont érigé en critère de notation l’à peu près, le préjugé et la superficialité. Pour la rentrée prochaine, les DHG seront à nouveau à la baisse. Les effectifs des classes ne seront pas allégés ; une réduction d’effectifs, des moyens stables permettraient pourtant de répondre aux difficultés et aux lacunes des élèves. Mais « je réussis au lycée » refait surface ! La rustine plutôt que la refonte véritable.

Nous demandons à nouveau l’abandon de la réforme du bac, une meilleure considération du travail accompli et du rôle des enseignantes formées à la transmission de savoirs disciplinaires dont ils ont la maîtrise, une meilleure gestion des viviers de correcteurstrices pour équilibrer les missions de correction et d’évaluation et donner aux évaluations finales le crédit qu’elles méritent.

Secteur femmes
Le Rectorat de Créteil se distingue toujours par son incompétence voire son indifférence face à la prévention et à la prise en charge des VSST. Plusieurs situations ont été signalées auprès de l’administration et leur traitement est, de toute évidence, beaucoup trop lent. Cela engendre souvent une souffrance psychologique des collègues victimes, qui entre en contradiction avec le devoir de protection des personnels par l’employeur public. Le SNES-FSU est intervenu auprès du Ministère pour dénoncer l’inaction du Rectorat de Créteil en matière de protection des victimes mais aussi de traitement des dossiers VSS. Il poursuivra ses interventions et instances, et construira la lutte pour obtenir une prise en charge rapide et efficace des signalements de VSS.
Le secteur Femmes du SNES-FSU Créteil estime qu’il est nécessaire de se doter de nouveaux outils pour lutter contre les VSS au sein de notre organisation syndicale et s’apprête à travailler dans les mois à venir sur l’élaboration d’un protocole interne au S3 afin d’avoir une ligne de conduite claire, collective, pour prévenir et réagir rapidement lorsqu’un cas se présente. Le SNES-FSU, conformément aux mandats votés au dernier congrès, doit se doter rapidement d’un protocole de suivi et de traitement des VSS dans l’organisation. Celui-ci pourra servir de base à d’éventuels protocoles académiques, mais permettra surtout de traiter efficacement les saisines de la cellule de veille, et donnera confiance aux militantes pour la saisir si nécessaire.
Il est urgent que des moyens soient débloqués pour permettre de lutter contre le harcèlement, le sexisme et les LGBTIphobies dans les établissements scolaires. Une grande majorité des personnels référentes se retrouve démunie pour en assurer correctement les missions, par manque de formation, de temps, d’outils et de financements. Les trois séances d’éducation à la vie sexuelle et affective auxquelles les élèves ont droit ne sont pas dispensées dans les faits, faute de moyens et de volonté politique, alors qu’elles sont indispensables pour répondre aux interrogations de nos élèves et pour déconstruire certaines idées. Trois associations : SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial ont d’ailleurs attaqué l’État en justice pour non-respect de la loi. Le SNES-FSU, parce qu’il défend une vision du service public d’éducation ambitieuse et progressiste, doit aussi s’emparer de cette question, exiger des moyens, de la formation et le respect des textes sur l’éducation à la vie sexuelle et affective, afin de faire en sorte que les droits des élèves soient respectés.
Alors qu’une partie des médias s’engouffre dans la brèche islamophobe avec le débat désormais annuel sur le port de l’abaya, débat dans lequel le Ministre de l’Éducation Nationale a du mal à faire entendre un avis sans ambiguïté, nous rappelons notre attachement à la liberté des élèves de s’habiller comme iels l’entendent. De la même manière, des collègues font état de discours douteux de la part de leur administration sur le port de faux-cils ou de faux-ongles. Les collèges comme les lycées, que nous voulons des lieux de transmission et d’émancipation, doivent-ils vraiment jouer le rôle de fashion police ?

Psy-EN, orientation
La préparation de la rentrée prochaine avec la réforme du LP, le pacte et la découverte des métiers dès la 5e et la montée en puissance du SNU laisse augurer une prise en main de la jeunesse bien éloignée de la conception d’émancipation, qui sous-tend le travail des PsyEN. De même, dans les collèges et lycées, l’externalisation de l’accompagnement à la construction de projets scolaires et professionnels risque d’augmenter. C’est pourquoi le SNES-FSU est opposé aux projets prônant les compétences à s’orienter dès le collège et au rapprochement école/entreprise dans une logique adéquationniste. Il ne cessera de le clamer haut et fort. Dans le même temps, le projet de rapprochement des PsyEN avec les personnels de santé scolaire et l’encadrement « médicalisé » de leurs missions seront combattus : les PsyEN sont concepteurs et conceptrices de leur métier et entendent préserver leur statut et leurs missions.

Cette année encore, les services ont été délaissés et se sont efforcés de fonctionner malgré des moyens insuffisants. Les CIO payent trop souvent un lourd tribut en raison des dysfonctionnements du rectorat : administration défaillante pour la gestion des personnels, personnels non remplacées sans anticipation pour certains congés, personnels non-titulaires recrutées tardivement, attendant des mois la prise en compte de leurs dossiers, pressions pour le redéploiement des moyens afin de remplacer les personnels absentes, etc.

De plus, depuis le mois de janvier, les PsyEN ne perçoivent plus les indemnités REP/REP+ ou du moins de façon inégale : certaines PsyEN non titulaires les perçoivent, d’autres non… La lecture du décret semble être laissée à l’appréciation et l’interprétation de chaque gestionnaire, à moins qu’une IA ait pris en main le dossier ? Une audience à propos des services, programmée en mai et annulée par l’administration, n’a toujours pas été honorée.

Le rectorat de Créteil semble avancer ses pions en catimini pour la reconfiguration du réseau des CIO : fusion CIO de Créteil/point d’accueil de Charenton-le-Pont, fermeture prévue du CIO d’Épinay-sur-Seine et déménagement à Saint-Denis... Mairies et rectorat se renvoient la responsabilité. Les personnels sont laissées sans aucune réponse à leurs questions depuis des mois. La moitié des CIO du 93 se retrouve sans direction, des chargées de mission sont dépêchées sans véritables moyens, formations et accompagnement. La prime 93 a crée le chaos en excluant les DCIO du décret. Le rectorat doit trouver les moyens de rétablir la situation. Sur tous ces dossiers, le SNES-FSU portera la voix des PsyEN et DCIO pour obtenir de réelles améliorations. De plus, il mènera une campagne contre le pacte et ses mesures qui pourraient mettre les PsyEN dans une contractualisation avec les cheffes d’établissement et les détourner de leurs véritables missions.

AESH
Le secteur AESH de Créteil accueille favorablement la journée de grève AESH décidée par l’intersyndicale nationale pour le 13 juin, tout en regrettant que les délais soient aussi courts pour mobiliser, surtout en fin d’année scolaire. Or, le métier d’AESH se trouve à un moment de bascule : le gouvernement annonce vouloir fusionner leurs tâches avec celles des AED pour créer des Accompagnantes à la réussite éducative (ARE), énième acronyme peut-être sans lendemain, pondu par des gens déconnectés du travail réel mais engagés dans la précarisation et la prolétarisation galopantes des métiers de l’Éducation nationale.
Le SNES-FSU Créteil, avec ses camarades du SNUIPP, a lutté pour le versement aux AESH de la prime REP. Elles y ont désormais droit mais le rectorat ne la verse pas, prétextant des problèmes de logiciel. Ce cafouillage souligne l’état dramatique des services administratifs qui se cachent derrière la dématérialisation de procédures diverses pour justifier le non-respect de nos droits. Par ailleurs le secteur AESH du SNES-FSU Créteil accueille favorablement la possibilité qu’auront nos collègues d’être CDIsées à la rentrée 2023 à partir de trois années d’ancienneté, tout en soulignant que cela ne résout pas les problèmes de fond de leur statut : temps partiels imposés et impossibilité d’être titularisées. Le CDI complique également l’obtention des indemnités-chômage dans le cas où ces collègues au salaire de misère décideraient de chercher un nouveau travail.

En vue des mobilisations qui s’imposeront l’année prochaine, le SNES-FSU doit donner plus de poids aux revendications des AESH dans la communication et les interventions du SNES et de la FSU. Ces collègues sont le laboratoire de la privatisation de l’Éducation nationale, tant et si bien que le gouvernement a acté la possibilité d’intégrer des AESH embauchées à titre privé au sein de la salle de classe. Le SNES-FSU affirme qu’il faut fermer cette possibilité tout en offrant de réintégrer ces collègues en tant qu’agentes de la fonction publique, sans perte de quotité-horaire ou changement de lieu de travail. Il faut également faciliter la création d’une dynamique de solidarité au moins symbolique de la part des collègues enseignantes, en éditant des autocollants “Profs solidaires pour un vrai statut AESH public” à mettre sur les casiers, ainsi que des pins et des affiches du même acabit. Tout en popularisant de justes revendications, cette initiative encouragerait les AESH à se sentir légitimes dans la salle dite des professeurs, facilitant leur intégration aux dynamiques de lutte et aux solidarités concrètes.

Retraitées
Dans un contexte de mobilisation continue de ce gouvernement contre les droits sociaux acquis (assurance-chômage, retraite et maintenant CMU dans le cadre d’une nouvelle loi sur l’immigration qui s’annonce plus que régressive), les retraitées continuent à faire entendre leurs revendications : face à une inflation galopante particulièrement dans les produits de première nécessité (alimentation, énergie...), iels organisent le jeudi 15 juin une grande journée de manifestation dans tout le territoire pour exiger la revalorisation de leurs pensions, déjà bien écornées par les multiples réformes qui se sont succédées dans les années passées.
C’est pourquoi les retraitées du SNES-FSU de l’académie de Créteil se joindront à leurs collègues d’Île-de-France devant les locaux de France Télévisions de 14h à 16h ce jeudi, pour rendre visible leur revendication légitime de vivre décemment de leur pension de retraite.
De plus, iels continuent dans les 3 départements de l’académie à dénoncer la dégradation des services de santé et tirent la sonnette d’alarme sur les difficultés jamais égalées d’accès aux soins sur nos territoires.

Congrès 2024
Le SNES-FSU a commencé la préparation de son congrès 2024. Même si le congrès précédent s’est déroulé en 2022, la situation a très largement évolué et cette instance va nous permettre d’adapter nos mandats à une crise politique et sociale aggravée. Le SNES-FSU y portera sa vision d’un syndicalisme de transformation sociale, traitant de toutes les problématiques liées au travail, mais abordant aussi les grandes questions qui traversent notre société, en particulier les conséquences du changement climatique et ce que nous devons faire pour les affronter.
Dans ce contexte, le congrès doit permettre aux débats d’avoir lieu dans de bonnes conditions. Les temps d’échanges doivent être les plus longs possibles, en plénière et en commission, et n’exclure aucun sujet. Le congrès est aussi un moment de formation militante pour les jeunes camarades, et il doit conserver ce rôle.

Action
La FSU continue à s’investir pleinement dans toutes les actions décidées par l’intersyndicale interprofessionnelle. Elle continue à exiger le retrait de cette loi et met en avant ses mandats, en particulier la retraite à taux plein dès 60 ans, avec 37,5 annuités de cotisation. Elle insiste, dans sa communication, sur l’impact qu’aura cette réforme sur les femmes dans la fonction publique, et particulièrement dans l’éducation où l’entrée tardive dans le métier implique une retraite à taux plein vers 67 ou 68 ans du fait de la réforme Touraine et de la non-prise en compte des années d’étude.

Le SNES-FSU exige le retrait de l’ensemble du pacte enseignant. Il continue à appeler les collègues à en refuser la signature, en poursuivant la campagne d’information à la rentrée. Il continue à diffuser un matériel adapté. Il exige le maintien des quelques gains de la partie socle une fois le retrait du pacte obtenu, et continue à porter ses revendications d’une revalorisation sans condition pour toutes et tous. Il insiste sur les effets négatifs du Pacte pour les femmes dans l’éducation.

Le SNES-FSU continue de revendiquer la suppression pure et simple du SNU qui constitue une attaque en règle contre les principes d’un système éducatif qui doit viser l’émancipation par les savoirs. La jeunesse a besoin de plus d’école, pas d’un dispositif de domestication et de dressage des subjectivités au pas de l’oie qui cherche une fois de plus à liquider le service public de l’éducation.

Le SNES-FSU lance une grande campagne sur la mise en place de la protection sociale complémentaire. Il y a en effet un gros effort de formation à faire, à commencer par les militantes. Le SNES-FSU produit du matériel permettant d’expliquer à nos collègues le fonctionnement de la protection sociale et les garanties dont nous disposons. Il insiste sur les mandats que nous défendons, en expliquant à quoi correspondrait le 100% sécu pour notre organisation. Il met en garde contre les dangers de l’arrivée d’un nouvel opérateur pour gérer le centre 501, sur les risques de disparition de la prévoyance du futur panier de soin de la protection sociale complémentaire. Il explique les conséquences importantes pour les retraitées qui ne bénéficieraient plus de la solidarité et seraient obligées, pour garantir leur couverture, de payer des mutuelles ou des assurances très coûteuses.

Le SNES-FSU mènera une campagne dans la durée sur les salaires, la revalorisation et la reconnaissance de nos métiers. Pour contrer la propagande mensongère du gouvernement, de Macron et du ministère, cette campagne inclura une action en direction des parents.

Le SNES-FSU met en débat, au sein de la FSU, la proposition d’une grève dès le jour de la rentrée le 4 septembre. Nous dénonçons la casse généralisée du service public d’éducation nationale à l’œuvre depuis plusieurs années. La baisse des moyens donnés, la hausse des effectifs détériorant les conditions d’enseignement des élèves et la mise en place de réformes avant tout économiques font système. Il s’agit d’amener les plus favorisées vers le privé. En parallèle, les agentes de la fonction publique d’éducation sont confrontées à des attaques d’envergure contre leur statut. Le Pacte que nous a présenté le ministère ne constitue en rien une revalorisation de notre rémunération et contribue largement à contractualiser notre rapport aux personnels de direction.

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