16 septembre 2025

actu des établissements

CDEN de rentrée dans le 77 : Encore des économies sur le dos du service public d’éducation et de ses personnels.

Ce lundi 15 septembre 2025, s’est tenu le CDEN de rentrée 2d degré en Seine-et-Marne. Le point principal était la DGFC des collèges pour l’année 2025-2026. Et autant dire que les budgets restent restreints (voir le tableau ci-dessous). La FSU77 a rappelé toutes les problématiques éducation nationale, en lien évidemment avec la politique programmée de destruction des services publics.

Vous trouverez la déclaration ci-dessous :

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

En cette rentrée, il manque au moins un enseignant dans 55 % des établissements du second degré, et dans 73 % d’entre eux, il manque au moins un personnel (CPE, infirmière, assistante sociale, psychologue de l’éducation, enseignant.e, AED, AESH). Tels sont les résultats de l’enquête flash du SNES FSU sur les 3 jours de la rentrée. Au fil des années, le manque de personnels ne fait que s’amplifier. Notre département de Seine et Marne est le plus touché à Créteil, comme l’a déclaré la Rectrice dans un CSA académique l’an dernier. Des milliers d’heures d’enseignement sont perdues au détriment des élèves qui subissent des lacunes dans leur formation.
Une autre défaillance de dotation est liée aux changements de programmes en sixième, qui entraînent la nécessité de renouveler les manuels. Cette subvention, de la compétence de l’état, n’a pas été prévue, ce qui a permis là encore des économies qui vont nuire aux élèves : la dotation pour les manuels est restée la même et s’avère très insuffisante, chaque collège se trouvant ainsi face au dilemme de devoir choisir les disciplines qui bénéficieront d’un manuel adéquat et celles qui seront délaissées. Cela en sera-t-il de même lors des changements de programmes prévus sur les autres niveaux ?

Nous dénonçons également le passage aux manuels numériques, bien plus coûteux que les manuels papiers puisqu’il faut renouveler les licences chaque année, tout en accroissant encore le temps d’exposition aux écrans des enfants, ainsi que les inégalités face au numérique. Cela est non seulement préjudiciable pour leur santé, mais aussi pour leurs apprentissages. En effet, les chercheurs sont formels : les manuels numériques nuisent à la concentration, la compréhension et à la mémorisation. La Suède, qui avait généralisé les manuels numériques au début des années 2000, a décrété le retour aux livres papier en 2023, après s’être aperçue de la baisse du niveau en mathématiques et en compréhension de la lecture. Pourtant, Valérie Pécresse a choisi, dans un but d’économies, d’aggraver encore les choses en remplaçant les manuels par la plateforme collaborative Pearltrees, fortement critiquée par le monde de l’éducation comme étant une mosaïque de fragments sans hiérarchie ni structuration.

Cyniquement, les gouvernements qui se succèdent ont ainsi organisé des économies budgétaires au détriment des élèves. Cyniquement, ils ont refusé de traiter le manque d’attractivité du métier, qui constitue la question de fond, salaire, emploi, conditions de travail. Cyniquement, ils ont géré la pénurie d’AESH en faisant du saupoudrage, et en se mettant dans l’illégalité en ne respectant pas les préconisations MDPH. Cyniquement, ils ont décrété des mesures d’affichage, qui ne répondent pas aux besoins réels des élèves comme des enseignants : pacte, groupes de niveau, plan local d’évaluation, interdiction des téléphones portables au collège, alors que cette mesure est déjà bien appliquée.

La Seine-et-Marne est, dans l’académie de Créteil, le département le moins demandé par les enseignants, pour des raisons diverses : éloignement de Paris, manque de transports en commun, etc.. Pourtant, avec l’extension du Grand Paris et la poussée démographique, la population augmente, entraînant, de fait, une hausse des prix de l’immobilier et un besoin accru de professeur-es. Un levier pour améliorer l’attractivité dans le 77 est l’indemnité logement. Elle n’a pas été révisée depuis plus de 30 ans, et s’avère totalement obsolète. Par exemple, de nombreuses communes autour du parc Disneyland Paris ou de l’aéroport de Roissy sont classées en zone 3 (zone non soumise à l’indemnité), alors que la demande de logements y est très forte et les prix élevés. Il est grand temps de revoir cette indemnité, y compris dans sa conception (plus on gagne, plus elle est importante). Elle doit réellement compenser le coût moyen du logement sur nos secteur, il y a urgence, et il en va de l’attrait de la Seine et Marne. Les jeunes professeurs mutés dans notre département sont particulièrement exposés à ces difficultés de logement, ne gagnant pas 3 fois le montant du loyer d’une part, et n’ayant pas les revenus suffisants d’autre part. C’est la raison pour laquelle nous demandons s’il y a des logements de fonction vacants cette année qui peuvent être proposés à la location pour les nouveaux enseignants.
Les économies sur le dos du service public d’éducation et de ses personnels, ça suffit ! Une toute autre politique est possible et nécessaire. C’est pourquoi la FSU, dans le cadre d’une large intersyndicale, appelle à la mobilisation et à la grève le 18 septembre. Nous revendiquons un changement de cap, plus de justice fiscale et sociale, et un budget à la hauteur pour les services publics.
De plus, lorsqu’on évoque les conditions de travail des agents de la fonction publique, mais aussi, ne l’oublions pas, les conditions d’apprentissage et de scolarisation de nos élèves, on pense immédiatement au bâti scolaire. Le Conseil départemental a-t-il mis en place un plan de mise aux normes pour faire face aux changements climatiques et aux périodes de forte chaleur ? Qu’est-ce qui est prévu en termes de transition écologique (isolation du bâti, stores ou volets roulants, végétalisation et plantation d’arbres ou d’arbustes dans les cours de récréation, …) ?
Par ailleurs, concernant les travaux entrepris par le Département, nous souhaiterions une liste des établissements avec de gros travaux sur chantiers occupés ou isolés.
Nous souhaitons également savoir si des problèmes de ramassage scolaire sont à nouveau à déplorer en cette rentrée et où en est l’externalisation de l’entretien des collèges.
Enfin, nous demandons qu’une réflexion autour de la sectorisation d’Ozoir la Ferrière soit réalisée. En effet, le collège M. Laurencin voit ses effectifs baisser, engendrant une fermeture de classe, alors même que l’autre collège, situé à seulement un kilomètre, ouvre une classe de 6e supplémentaire en cette rentrée 2025. Une révision de la carte scolaire est indispensable. D’autant que l’ouverture du collège de Coubert avait déjà engendré une baisse des effectifs du collège M. Laurencin.
De nombreux logements sortent de terre à Ozoir. La tendance générale sur la ville n’est pas à une baisse du nombre d’enfants scolarisés. L’écart entre le nombre de classes des deux collèges de la ville n’a jamais été aussi important depuis la construction du collège Marie Laurencin. La révision de la sectorisation sur la ville devient donc urgente.

Enfin, en cette première réunion concernant le second degré, le SNES FSU salue votre arrivée, Madame Vo Quang, en tant que Directrice Académique de Seine et Marne.
Notre département subit malheureusement les politiques d’austérité et d’asphyxie budgétaire imposées par le Ministère depuis plus de dix ans. Nous les combattrons vigoureusement avec nos collègues et continuerons à défendre les intérêts des élèves et des personnels auprès de la direction académique dans des échanges que nous souhaitons francs, cordiaux et constructifs.