29 juin 2009

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Oraux de Français du BAC Le SNES Créteil dénonce la présence de crucifix dans les salles d ?examen d ?un lycée privé

Le SNES Créteil dénonce la présence de crucifix dans les salles d ?examen d ?un lycée privé et juge inadmissible la mise à l ?écart d ?une enseignante qui refusait de faire passer l ?examen dans ces conditions.
Communiqué de presse du 29 juin 2009

Dans le lycée Saint André de Choisy-le-Roi, comme dans de nombreux autres lycées d ??le de France, se déroulent depuis jeudi dernier les oraux de français dans le cadre des épreuves anticipées du BAC qui sont organisées en fin de première.

Dès le premier jour, avant le début des épreuves, des examinateurs se sont plaints de la présence d ?objet religieux et de crucifix jusque dans la salle d ?examen. Une collègue a demandé à la direction du lycée Saint André de retirer le crucifix de la salle où elle devait interroger les candidats. Après un premier refus et devant l ?annonce de procédures compliquées invoquées par la direction, notre collègue, bien que très gênée par la présence du crucifix, a décidé de procéder aux interrogations prévues dans la matinée afin de ne pas léser les candidats.

Dans l ?heure de midi la collègue a appelé le SNES Créteil qui a contacté le directeur du SIEC (Service Interacadémique des Examens et Concours qui organise le BAC en Ile de France) en lui demandant d ?intervenir auprès de la direction du lycée Saint André. L ?après midi, la collègue a expressément refusé de continuer à interroger dans ses conditions. A 15h30, la réponse officielle est tombée. Le crucifix est resté, la collègue a été remplacée au pied levé par un professeur de Français de ce lycée catholique.

Dans les autres lycées hébergeant des centres d ?examen du BAC, les objets religieux sont retirés des salles d ?examen sans que cela pose aucun problème. L ?obstination de la direction du lycée Saint André comme la décision du SIEC sont incompréhensibles.

Pour le SNES Créteil ces conditions d ?examen sont inacceptables :
 les textes issus des listes des candidats peuvent proposer des références à la religion (simple allusion ou prise de position d’un auteur par exemple). Le fait de maintenir une représentation religieuse dans la salle d’examen peut alors influencer le candidat. Or il est demandé d’enlever tout affichage des murs d’une salle d’examen pour ne pas influencer les candidats, ce qui à l ?évidence n ?est pas respecté dans le cas présent. Les mêmes conditions d ?examen doivent être assurées à tous les candidats en France.
 un crucifix, symbole religieux, peut heurter la sensibilité ou les opinions de certains candidats ou de certains examinateurs. Rappelons que l’Etat demande aux enseignants du public de n’afficher aucun signe religieux dans l’exercice de leur fonction. Il en va de même dans l’enceinte des établissements scolaires publics. Signalons d ?ailleurs que la majorité des candidats de ce centre d ?examen sont scolarisés dans l ?enseignement public.

L’attitude de la direction du SIEC qui préfère le remplacement des enseignants à l’application de la loi républicaine et de ses principes laïcs surprend et appelle de sa part une mise au point officielle qui, nous l’espérons, lèvera toutes nos inquiétudes.

La situation n ?est pas réglée au lycée Saint André. Le lendemain, vendredi, une majorité des examinateurs a adressé par écrit leur demande à la direction du SIEC qui devra prendre et afficher une position claire.