8 juillet 2014

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Rentrée 2014 : pas assez de places pour affecter tous les élèves dans les collèges et les lycées de l ?académie de Créteil

Rentrée 2014 : pas assez de places pour affecter tous les élèves dans les (...)

Pour la troisième année consécutive, des dizaines de classes doivent être créées dans l ?urgence début juillet. Au fil des années, les préparations de rentrée sont de plus en plus dégradées car le rectorat sous-estime l ?augmentation de la démographie scolaire en lycée comme en collège, pour deux raisons complémentaires :

 les économies budgétaires. Les créations de postes d ?enseignants dans l ?académie sont insuffisantes pour couvrir les augmentations d ?effectifs dans les collèges et les lycées.

 la crise de recrutement qui perdure dans le second degré. Les conditions de travail et les salaires à l ?entrée dans le métier (seulement 13% au dessus du SMIC pour le niveau master) rendent les métiers de l ?enseignement et de l ?éducation moins attractifs.
En Seine Saint Denis la situation est alarmante en collège comme en lycée.Par exemple, 1000 élèves n ?avaient pas de place en seconde après le premier tour d ?affectation. Dans ce département, les annonces du second tour, attendues par les familles, ont été repoussées de vendredi 4 juillet au mardi 8 juillet. D ?ores et déjà la Direction des Services départementaux de l ?Education (DSDEN) du 93 annonce que tous ne pourront être affectés en juillet. Les familles des élèves restés sur le carreau devront confirmer par courrier leur demande pour une affectation renvoyée à fin août ou début septembre. Une situation ubuesque : l ?administration culpabilise les familles alors que c ?est elle qui n ?a pas prévu les capacités suffisantes pour accueillir tous les élèves.

La situation en collège comme en lycée est également très tendue dans les deux autres départements de l’académie.

Le rectorat compte sur « l ?évaporation des élèves » selon son expression. Ces retards volontaires d ?affectation ont pour but de pousser les familles à s ?inscrire dans une académie voisine (Paris ou Versailles) ou dans le privé. Le rectorat ne cache plus qu ?il pousse des élèves vers le privé pour éviter des créations de classes dans le public.

Le SNES-FSU de Créteil dénonce cette politique de l ?autruche qui vise à sous estimer l ?augmentation de la démographie scolaire et les ouvertures de classes. Il dénonce le soutien indirect aux établissements privés et les cadeaux budgétaires qui l ?accompagnent.

Les conséquences sont graves dans le service public : désorganisation de la préparation de la rentrée dans les services du rectorat, dans les DSDEN ; dans les collèges et dans les lycées. Ces créations de classes tardives se font en heures supplémentaires, Le manque de titulaires engendre une explosion de personnels précaires : plus de 11% des enseignants du second degré sont des contractuels. L ?académie de Créteil apparaît comme une académie délaissée par le ministère. La refondation de l ?école a bien du mal à se traduire sur le terrain.