Depuis le 12 mars et l’annonce par le président Macron de la fermeture de tous les établissements scolaires, la déréglementation et le chaos ne cessent de se développer dans les collèges et lycées de l’académie.
Après une « continuité pédagogique » qui, malgré les efforts déployés par les collègues allant bien au-delà des obligations de service, ne peut en aucun cas être apparentée à de véritables enseignements, le ministre a organisé le « déconfinement » dans des conditions qui ont plongé les personnels dans la plus grande perplexité. Le dernier protocole sanitaire en date, encourageant « l’organisation de la classe à l’air libre », demandant de respecter la distanciation physique d’1 mètre sauf quand ce n’est pas possible, en est un exemple saisissant. Le refus de l’administration de procéder à des dépistages systématiques malgré des personnels « positifs », comme au collège Fabien de St Denis, atteste de la légèreté avec laquelle les questions de garanties sanitaires sont traitées.
De fait, il n’y a plus grand-chose de commun dans le fonctionnement des collèges ou lycées depuis le 2 juin. Nombre d’heures de cours, respect des groupes classes, contenu des enseignements, évaluations pour le baccalauréat ou le DNB, services des enseignant-e-s…tout ce qui fonde l’école publique, avec l’obligation scolaire, avec les statuts nationaux de ses personnels, avec ses programmes nationaux, ses horaires nationaux, ses diplômes nationaux est en train de voler en éclats sous les coups des mesures ministérielles.
Avec sa détermination de pérenniser de force la mise en place des 2S2C (Sport Santé Culture Civisme) en lien avec les collectivités territoriales, le ministre menace même le maintien de l’EPS, des Arts Plastiques, de l’Éducation Musicale comme disciplines sous statut scolaire…
Dans ce contexte, les organisations syndicales soussignées constatent que les personnels, et notamment les plus précaires, ont subi et continuent à subir de plein fouet les conséquences de cette déréglementation généralisée : non renouvellement des contrats courts de beaucoup de collègues non titulaires (enseignants, AVS…), injonctions non statutaires sur « l’enseignement à distance », titularisation des stagiaires étudiée dans le cadre non réglementaire du télétravail ou d’une reprise chaotique, refus de déclarer admis tous les admissibles aux concours internes, personnels en attente depuis des mois d’une réponse de CLM placés à mi-traitement…
Elles constatent également qu’au lieu de débloquer les moyens indispensables pour, dès la rentrée de septembre 2020, répondre aux besoins importants du système éducatif et permettre aux élèves de reprendre la voie de leur scolarité, au lieu de renoncer aux suppressions de postes, au lieu d’abonder les DHG des établissements pour permettre d’alléger les effectifs dans les classes, de multiplier les séances en petits groupes, en particulier pour les élèves d’UPE2A et de NSA, de SEGPA, d’ULIS et tou-te-s les élèves en difficulté, le ministère persiste et signe dans ses mesures d’austérité. Hier encore, nous avons reçu les projets de moyens pour les assistants d’éducation : -3.5 postes dans les lycées de l’académie alors qu’il y est prévu 1719 élèves en plus. De nombreuses classes de collège du Val-de Marne seront à plus de 30 élèves/classe l’an prochain.
Pour toutes ces raisons, les organisations syndicales académiques de Créteil SNES-FSU, SNFOLC, CGT Educ’action appellent les collègues à se réunir en assemblée générale, sous toutes les formes (présentiel, visio…), à définir leurs revendications, et à venir en délégation à un rassemblement mercredi 24 juin à 14h30 au Ministère.
Nos organisations syndicales demanderont audience auprès du Ministre pour porter toutes ces revendications et exiger des réponses sur, en particulier :
- Satisfaction de toutes les revendications en termes de postes, d’abondement des DHG, nécessaires pour faire face aux conséquences du confinement/déconfinement
- Généralisation des contrats d’un an pour les contractuel-le-s, réembauche de tou-t-es les contractuel-le-s en attendant un véritable plan de titularisation pour tou-te-s
- Non à l’exclusion arbitraire de la moitié des admissibles aux concours internes : toutes et tous doivent être déclarés admis
- Aucun-e stagiaire ne doit être licencié à l’issue de la première année de stage ! Aucune titularisation ne peut être remise en cause par la période du confinement/déconfinement, en particulier s’il n’y a pas eu d’inspection en situation d’enseignement
- Toutes les garanties sanitaires doivent être apportées ! Dépistage de tous les personnels, en particulier quand l’un-e d’entre eux a été victime du virus !
- Retrait du dispositif 2S2C ! Retrait du projet de loi sur le télétravail !
- Rétablissement du bac national et de ses épreuves nationales, terminales, anonymes, ponctuelles. ! Suppression des E3C et de la réforme du Bac !
Un Comité Technique Académique se tient le lendemain 25 juin. Si les réponses apportées par le Recteur ne correspondaient pas à nos revendications, notamment sur le réemploi des non-titulaires, la titularisation des stagiaires ou sur les postes et DHG, nous mettons d’ores et déjà en débat au sein de nos organisations un rassemblement au rectorat le mercredi 1er juillet après-midi.