22 janvier 2009

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Un « internat d’excellence » à la place de la caserne de Sourdun... inacceptable sur le fond comme sur la forme !

Communiqué de presse du 22 janvier 2009

Le 19 janvier, en ouvrant le Comité Technique Paritaire Académique, censé présenter les orientations de la rentrée 2009 dans son académie, le Recteur Jean-Michel Blanquer vivait peut-être à l’heure américaine lorsqu’il nous confiait : « J’ai fait un rêve, le rêve d’un dialogue social apaisé et productif ». Dès le lendemain, il se rend à Provins en compagnie de Nicolas Sarkozy et Xavier Darcos... et annonce la création, sur le site d’une ancienne caserne, d’un « internat d’excellence », censé accueillir à terme entre 500 et 700 élèves de la 6e au BTS, et dès la rentrée 2009, 150 élèves. Du 19 au 20 janvier, la nuit a du porter conseil au Recteur, et le dialogue social est retourné au pays des rêves.

Il faut dire que la discussion sur le « modèle économique » du futur internat risquait d’être animée, puisqu’il repose notamment sur une « fondation de l’académie de Créteil », financée par une dizaine d’entreprises françaises, comme Veolia, Coca-Cola, EADS, qui ne se contenteront pas de donner de l’argent, mais participeront « par leurs compétences propres au développement de cet internat, que ce soit au travers de la formation professionnelle, que ce soit au travers de projets scientifiques, ou tout autre, par exemple de projets de nouvelles technologies pour les entreprises d’informatique, au service des élèves de Sourdun ».

Sans pour autant s ?y résoudre, le SNES de Créteil ne s ?est jamais fait d ?illusions sur la conception du « dialogue social » de M. Blanquer. La création d’internats peut s’avérer utile pour divers publics d’élèves : l’Est de la Seine-et-Marne souffre par exemple d’un cruel manque en la matière, qui empêche beaucoup de jeunes de poursuivre leurs études après le bac ; pour les élèves en rupture avec leurs familles, de petites structures, insérées dans des établissements classiques, sont nécessaires. Mais le SNES Créteil n ?acceptera en aucun cas l’initiative annoncée mardi 19 janvier, scandaleuse sur le fond comme sur la forme, et encore moins la relégation des enfants des classes populaires qui fleure le bon temps des colonies pénitentiaires.