14 avril 2008

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Darcos : mais où est-il passé, « celui-là » ?

Communiqué des sections Paris, Créteil, Versailles du SNES-Fsu du 14 avril 2008

Vendredi 11 avril sur Canal+, Xavier Darcos a appelé les syndicats à "arrêter de pousser les lycéens devant eux" et à "prendre leurs responsabilités". "Nous allons parler avec les lycéens, mais j’aimerais aussi que l’on parle des syndicats, où sont-ils passés ceux-là, pourquoi est-ce que je me retrouve aujourd’hui confronté directement à un dialogue avec les jeunes ?", s’est-il interrogé.

La question est effectivement intéressante et le SNES région parisienne souhaite y apporter quelques réponses :
 Alors que 40000 lycéens et enseignants manifestaient jeudi 10 avril à Paris, les syndicats étaient bien présents devant le ministère pour être reçus en audience, comme l’avait demandé l’intersyndicale. Nous avons peine à croire que le ministre n ?en ait pas été informé. S ?il avait jeté un ?il par la fenêtre de son bureau, peut-être nous aurait-il aperçus ?
 La délégation était composée de neuf personnes, sept représentants syndicaux et deux lycéens.
 Cette délégation a attendu devant la porte pendant plus d ?une heure, sa composition n ?étant pas du goût du minsitère qui a beaucoup tergiversé et qui a notamment déploré la présence de deux lycéens au lieu d ?un.

Il a fallu l ?intervention d’un représentant national du SNES pour que nous soyons enfin reçus, toujours avec un seul lycéen et au terme d ?une heure et demie d ?attente.

Compte tenu de l ?ampleur de la mobilisation et au-delà du décalage avec ce qui se passait dans la rue, ce véto opposé à la présence d’un second lycéen relève d’une attitude provoquante et mesquine. Devant cette situation, nous étions tous tentés de repartir. Soucieux d ?ouvrir tout de même le dialogue, nous avons fait le choix de rester, au nom des dizaines de milliers de manifestants que nous représentions. Une fois à l ?intérieur, nous n ?étions pas au bout de nos surprises : alors que nous devions rencontrer M. Nembrini, responsable de la DGESCO, nous avons finalement été reçus par deux personnes qui, n ?ayant rien de tangible à nous proposer, en étaient réduites à nous écouter en prenant des notes.

Xavier Darcos, soucieux d’assumer ses « responsabilités » et si pressé d ?ouvrir le dialogue social avec les syndicats dans l’action depuis plusieurs mois était une fois de plus aux abonnés absents. Par peur de nous recevoir ou par refus de nous entendre ?

C ?est la raison pour laquelle les trois sections académiques du SNES Paris Créteil Versailles se permettent aujourd ?hui de retourner au ministre son élégante formule : « où est-il passé, celui-là ? »