5 septembre 2008

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Affectation des néo-titulaires : gare au triomphalisme du Rectorat de Créteil !

Le Recteur de Créteil s’est félicité, comme on pouvait s’y attendre, de l’organisation de la rentrée dans son académie. Il est pourtant peu probable qu’il soit en mesure de dresser, avant même la véritable rentrée des élèves, un tel constat. Le SNES Créteil se donne pour sa part encore quelques jours pour donner son appréciation d’une rentrée qui aura vu la suppression de centaines de postes dans les collèges et lycées de notre académie. Il est par ailleurs désopilant, sinon scandaleux, que le Recteur s’appuie sur le dispositif d’affectation des néo-titulaires pour tirer un tel bilan.

Le Rectorat a en effet choisi d’offrir une formation hebdomadaire à tous les enseignants et CPE entrant dans le métier. La circulaire rectorale de mai 2008 prévoyait qu’une « journée par semaine [serait] libérée d ?activités devant élèves dans l ?emploi du temps de tout professeur débutant ». « Le dispositif d ?accompagnement et de formation des néo-titulaires dans l ?académie de Créteil donnera lieu à décharge de deux heures d ?enseignement aux intéressés », la même circulaire précisant que « cette mesure [était] a priori incompatible avec l ?attribution d ?HSA à l ?enseignant néo-titulaire ».

La réalité que révèlent les assemblées générales départementales auxquelles viennent de participer nos sections d’établissement et les nombreux appels reçus à nos permanences, c’est que la plupart des néo-titulaires ne sont pas déchargés de cours, et que les deux heures de « décharges » leur sont proposées en heures supplémentaires. Pire, un certain nombre, nommés sur plusieurs établissements, ont même des services qui excèdent de beaucoup leur obligation réglementaire de service de 15 ou 18h. Ainsi, une collègue de Lettres Modernes s’est-elle découvert un service de 20h30, étalé sur cinq jours. Passant outre les pressions du chef d’établissement, elle devrait obtenir de la DPE une amélioration de sa situation. Mais peu nombreux sont les jeunes collègues qui osent refuser les services bâtis par les chefs d’établissement. Et quand on connaît la difficulté de construire des emplois du temps cohérents et tenables, particulièrement pour les collègues « à cheval », on se demande bien où pourra se caser la journée de formation promise. Mais ce n’est là sûrement que l’écume des jours, et l’on ne retiendra que le « techniquement » correcte du Recteur Blanquer.

Communiqué de presse du 3 septembre 2008