11 janvier 2022

actu des établissements

« On ne fait pas grève contre un virus »

En réponse a cet article du parisien.

« La journée de jeudi a été choisie pour catalyser les questions et mécontentements des professionnels de l’éducation. Le Ministre de l’éducation »en appelle au sang froid ", nous faisons donc preuve de sang froid en expliquant précisément les raisons d’une mobilisation amplement justifiée.

Comme le Ministre, nous pensons que « l’intérêt général est que les enfants aillent à l’école », nous ajoutons à cette affirmation que l’école doit les accueillir dans de bonnes conditions.
Depuis une dizaine d’année les professionnels de l’éducation alertent la société et les gouvernements. La diminution du nombre de personnels encadrant les élèves (enseignants, surveillants, enseignants spécialisés, agents de service, personnels de direction, psychologue scolaire...), dans tous les établissements d’enseignement, a peu à peu dégradé les conditions de travail des personnels en fonction, et donc les conditions d’accueil des élèves.
Le gouvernement actuel fait la sourde oreille, comme les précédents, lorsque les manques de moyens sont évoqués, et la société ne dispose pas des informations qui lui permettraient de comprendre à quel point la crise du système d’enseignement est profonde. Ainsi, les grèves des enseignants passent souvent pour des mobilisations en pure perte, ou pour des revendications peu justifiées.
Pourtant, nous le voyons aujourd’hui, les alertes lancées par les professionnels de l’école publique, comme par les professionnels de l’hopital public, depuis plus de 10 ans, sont fondées.
« Les circonstances nous obligent à nous adapter », comme le dit notre Ministre. Cependant, l’adaptation n’est possible que lorsqu’il reste de la marge de manoeuvre, de l’énergie pour modifier les missions dans l’urgence.
Or le système était saturé avant la crise sanitaire, les professionnels de l’éducation en étaient déjà à une énième adaptation pour trouver les moyens de remplir leurs missions, malgré la diminution des personnels spécialisés (rased, segpa, ime, psychologues scolaires), l’augmentation du nombre d’élèves encadré par un même adulte en classe, les exhortations à l’inclusion, le suivi individualisé...
Donc oui, nous devrions être capables de nous adapter, la situation sanitaire le nécessite. Mais nous ne pouvons plus. En période de crise le système craque car il n’a pas été huilé, soigné, abondé des moyens nécessaires en temps normal.
Nous ne faisons pas grève contre un virus Monsieur Blanquer, nous faisons grève parce que cette fois nous espérons que la société au service de laquelle nous travaillons - comme les professionnels de santé - entende que nous avions raison de les alerter ces dernières années. Le système craque et nous voulons que sa remise à flots soit une question primordiale désormais quel qu’en soit le coût."

SNES-FSU 77