23 janvier 2009

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ATTAQUES FRONTALES AU METIER DE CPE

Lutte contre l ?absentéisme : une nécessité reconnue, une réponse inadaptée

Le Ministre de l ?Education nationale vient d ?annoncer la création de 5.000 emplois de « médiateurs de la réussite scolaire » chargés, en liaison avec les familles, de traiter l ?absentéisme scolaire dans les établissements. Ils seront recrutés dès le mois de mars dans 215 quartiers en difficulté.
 
Cette annonce est la reconnaissance de la nécessité d ?augmenter le nombre d ?adultes dans les établissements pour assurer l ?encadrement des élèves et en particulier le suivi des absences en liaison avec les familles, ce que le SNES réclame depuis de nombreuses années.
Cependant, pour le SNES, le choix du ministre de faire appel à des emplois aidés est inacceptable :
 la mission qui leur serait confiée est actuellement assurée par les CPE (Conseillers principaux d ?Education) et par les assistantes sociales, c ?est-à-dire des personnels qualifiés et formés alors que les personnels précaires ne bénéficieraient d ?aucune formation ;
 il est fait appel une nouvelle fois à des personnels précaires avec un salaire au SMIC pour assurer des missions permanentes dans les établissements scolaires en lieu et place de personnels titulaires. La politique prônée par le ministre rappelle les expériences tentées antérieurement sans succès : grands-frères, emplois jeunes, mères relais. Ces mesures simplistes et opportunistes pour tenter de relancer le plan Banlieue sont une réponse inadaptée qui ne correspond pas au besoins d ?accompagnement des élèves concernés !

Ainsi, pour des raisons manifestes d ?économie, le Ministère choisit de mettre en péril les missions importantes qu ?il prétend en même temps développer, sans traiter sur le fond les problèmes d ?absentéisme dont les dimensions sociales et éducatives sont évidentes. Cette annonce fait craindre légitimement aux CPE que le ministre a fait le choix soit de leur disparition soit d ?une transformation de leurs missions vers des activités plus administratives qu ?éducatives.

Au niveau national le ministère confirme la fermeture du concours interne de CPE pour la troisième année consécutive et la diminution drastique de postes au concours externe.

Dans l ?académie de Créteil, cela se traduit par le recrutement massif de CPE non titulaires, près de 50 dès septembre 2008, pour compenser le manque de titulaires et la suppression de 23 postes de TZR, malgré cela de nombreux collègues en congés ne sont toujours pas remplacés ! L ?action depuis le début de la semaine, au collège Paul Langevin à Drancy est emblématique. En effet considérant que l ?établissement n ?assure plus aux élèves des conditions d ?apprentissages sûres et sereines à même de leur permettre de réussir leur scolarité, c ?est toute la communauté éducative qui se mobilise pour le recrutement urgent d ?un deuxième poste de CPE. Le Rectorat de Créteil persiste à trouver cette demande déplacée, pourtant face à la mobilisation, l ?Inspection Académique est parvenue, en deux jours, à trouver une infirmière pour occuper un poste vacant depuis 18 mois !

Les priorités de notre Recteur de Créteil, Jean-Michel Blanquer, semblent être ailleurs comme l ?a montré son déplacement le 20 janvier à Provins en compagnie de Nicolas Sarkozy et Xavier Darcos... pour annoncer la création, sur le site d ?une ancienne caserne, d ?un « internat d ?excellence », censé accueillir à terme entre 500 et 700 élèves de la 6e au BTS.La création d ?internats est utile pour divers publics d ?élèves : l ?Est de la Seine-et-Marne souffre par exemple d ?un cruel manque en la matière, qui empêche beaucoup de jeunes de poursuivre leurs études après le bac ; pour les élèves en rupture avec leurs familles, de petites structures, insérées dans des établissements classiques, sont nécessaires. Mais le SNES Créteil n ?acceptera en aucun cas cette initiative, dont le « modèle économique » de ce futur internat repose notamment sur une « fondation de l ?Académie de Créteil », financée par une dizaine d ?entreprises françaises, comme Veolia, Coca-Cola, EADS, qui ne se contenteront pas de donner de l ?argent !

L ?Etat doit prendre ses responsabilités face à la jeunesse et donner les moyens à l ?ensemble de ses services publics pour répondre à la hauteur de ses ambitions.Le SNES demande donc que la reconnaissance par le Ministre des besoins dans les établissements conduise à augmenter fortement le recrutement des CPE, indigent depuis plusieurs années et qui ne couvre même plus les départs en retraite.