1er mars 2024

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Motion Action du congrès académique de Créteil

Motion Action du congrès académique de Créteil

Le SNES-FSU Créteil a réuni son congrès académique à Créteil du 28 février au 1er mars 2024. Il a adopté la motion action suivante.

Motion Action

Le second mandat d’Emmanuel Macron est, comme le premier, marqué par une politique de casse du service public, qui se traduit dans l’Éducation par une baisse régulière des dépenses et une réorientation des crédits vers l’enseignement privé, des politiques réactionnaires visant à pratiquer le tri social et à abandonner l’objectif d’une école dont le but serait l’émancipation de toutes les élèves, une gestion des personnels visant à briser les collectifs de travail et à caporaliser l’ensemble des collègues. Dans les établissements de l’académie, de nombreux postes sont non-pourvus. Le remplacement est défaillant dans toutes les catégories de personnel et le pacte, présenté comme la martingale gagnante pour masquer la crise de recrutement et le démantèlement du service public d’éducation, est un fiasco total. Le système éducatif est au bord de la rupture. Le « choc des savoirs » annoncé en décembre dernier est le dernier avatar de cette politique : il concernerait surtout les collèges qui devraient mettre en place des groupes de niveau et le redoublement à moyens constants. Cela va entraîner et organiser le tri social d’élèves condamnées à échouer dans leur scolarité dès leur entrée en 6e. Cela va également porter un grave coup aux équipes pédagogiques qui subiront l’atomisation des classes et la dégradation de leurs conditions de travail. La décision d’annuler 700 millions d’euros du budget de l’Éducation 2024 va aggraver encore davantage une situation déjà alarmante et inacceptable pour les élèves comme pour les personnels d’éducation.

Dans notre académie, les personnels ont commencé à se mobiliser fortement autour de l’appel contre le « choc des savoirs ». Suite à la grève nationale du 1er février, des reconductions ont eu lieu dans le Val-de-Marne, notamment sur les secteurs d’Ivry, de Vitry et du bassin Est et Central autour de Champigny. En Seine-et-Marne, la FSU a appelé à lutter contre le financement par le Conseil départemental à hauteur de deux millions d’euros de la construction d’un établissement privé à Serris, symbole d’une éducation à deux vitesses qui se fait au détriment de l’école publique.

Dans le 93, l’intersyndicale, impulsée par la FSU, a longuement préparé une plate-forme revendicative pour un plan d’urgence pour la Seine-Saint-Denis. Dès novembre, une enquête de terrain a permis de mesurer la situation alarmante du département sur la pénurie de moyens et l’état du bâti scolaire. Le constat est sans appel, de nombreux droits élémentaires sont déniés aux élèves : difficultés d’accès à la santé, moins d’accès aux bourses, locaux insalubres, sous- chauffés. Cette situation scandaleuse entraîne une ségrégation sociale, scolaire et géographique intolérable. L’intersyndicale 93 a donc appelé à ne pas faire la rentrée le 26 février 2024. Cette journée a mobilisé 40 % des collègues et même davantage dans les collèges du département. Depuis, de nombreux établissements ont reconduit la grève et cette dernière s’étend en gagnant de nouvelles salles des profs. Des assemblées générales intersyndicales se réunissent et organisent l’action localement. L’intersyndicale propose des dates visant à réunir les collègues lors de rendez-vous communs. D’ores et déjà, une manifestation est annoncée le 7 mars prochain au ministère. Les personnels exigent des moyens et appellent au retrait de l’ensemble des mesures du « choc des savoirs ».

Le SNES-FSU estime que les revendications du département peuvent être reprises bien au-delà de la Seine-Saint-Denis. Le congrès académique du SNES-FSU Créteil :
soutient la grève appelée par l’intersyndicale éducation 93, la journée d’action du 7 mars à laquelle il appelle les personnels de l’Académie à se joindre, et les éventuelles journées qui suivront, dans le respect des décisions des personnels (actions locales et établissements durant la semaine du 11 mars, manifestation le 13 mars à l’occasion du CSA Men) ;
relaie l’ensemble des actions réalisées auprès de la profession par le biais de son site internet et par ses réseaux sociaux ;
appelle toutes les collègues à se réunir en heure d’information syndicale et en assemblée générale d’établissement, de ville, de bassin, à définir leurs revendications et à se joindre au mouvement de la Seine-Saint-Denis en votant la grève, partout où c’est possible ;
appelle l’ensemble des syndiquées à participer à la caisse de grève du SNES-FSU Créteil en surcotisant ;
s’engage dans la grève féministe du 8 mars pour défendre les droits des femmes et exiger l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, notamment l’égalité salariale ;
appelle l’ensemble des personnels en lutte à se mettre en grève le 19 mars contre la réforme du statut de la fonction publique et à débattre d’ores et déjà des suites de cette journée ;
s’adresse aux directions nationales du SNES et de la FSU afin qu’elles appellent à une grève nationale dans l’unité pour le retrait des groupes de niveau et du « choc des savoirs », l’annulation des suppressions de postes et l’affectation des personnels nécessaires dans tous les établissements.

Le SNES-FSU Créteil estime que pour gagner, il faudra construire un mouvement offensif dans la durée, seul à même de faire plier le gouvernement. Le SNES-FSU Créteil se mobilisera pour construire un tel mouvement, si besoin au cours des trois prochaines années. Pour cela, il s’adresse aux autres sections académiques du SNES-FSU et au secrétariat général du SNES-FSU pour obtenir leur soutien. Il appelle à étendre aux autres académies le mouvement en cours.

Le 26 mars, à l’appel du groupe des 9, les retraitées sont dans la rue « avec ou sans tracteur » dans toute la France. Iels revendiqueront pour la revalorisation de leur pension, pour la défense du système de santé et un meilleur accès aux soins et exigeront la mise en place d’une loi « Grand Age » dans le cadre d’un service public de l’autonomie. Rendez-vous est pris pour les Franciliennes à 14 h devant Bercy.

Le SNES-FSU Créteil s’engage pleinement dans la manifestation du 9 mars 2024 pour exiger un cessez-le-feu à Gaza. Il appelle tous les personnels à participer aux manifestations des 16 et 23 mars contre la loi immigration.

Pour : 90
Contre 0
Abstention : 0
NPPV : 0