6 mars 2016

actu des établissements

Motion redoublement du lycée Paul Eluard de Saint-Denis présentée au CA du 18 février 2016

Motion redoublement

Considérant que l’accompagnement des élèves dans leur démarche d ?orientation est indispensable pour les amener à la réussite dans leur poursuite d’études, y compris dans le Supérieur, l ?équipe éducative du lycée Lycée Paul Eluard a toujours été très investie dans l’orientation des élèves et l ?accompagnement des redoublants de seconde. Nous avons été informés que le redoublement ne figure plus dans les propositions ou décisions d ?orientation possibles dans les phases de dialogue avec les familles. Nous regrettons vivement que cette décision se fasse sans mise en place et sans financement de dispositifs supplémentaires d ?aide aux élèves en difficulté et d ?accompagnement à l ?orientation en seconde et en première. Notre lycée a de bons résultats en termes de « plus value », il fait réussir les élèves, avec des taux de redoublement en seconde assez élevés et un accompagnement des redoublants par un système de tutorat. Nous craignons de ne plus pouvoir aussi bien aider les élèves avec la disparition de ces dispositifs.

Constater l ?échec global des redoublements et les supprimer sans prendre en compte le fait qu ?aucun dispositif de remédiation, d ?accompagnement à l ?orientation spécifique de remise à niveau ou de tutorat n ?est prévu ou financé par le ministère, est injuste et ne supprimera pas l ?échec scolaire et les difficultés d ?orientation, au contraire. Ceci d ?autant plus que les difficultés de nos élèves sont souvent la conséquence de carences éducatives cumulées en amont et que si l ?on voulait résoudre ce problème , il faudrait s ?y atteler bien avant le lycée, ce que ne nous semble pas faire la réforme du collège.
Nous avons tous connu des doublements inutiles, entre autres dans le cas d’élèves que l’enseignement proposé au lycée n’intéressait absolument pas, alors qu’une autre orientation semblait mieux convenir.
Mais nous avons connu également de nombreux cas où ce doublement a permis une meilleure réflexion sur l’orientation, l’acquisition de bases plus solides permettant à l’élève de poursuivre ses études dans la filière de son choix avec succès. Et, hélas, de façon plus grave, nous avons aussi connu des passages en classe de première qui se sont révélés catastrophiques, avec au bout du compte un double échec au bac et une sortie du système scolaire sans diplôme.

Le décret de novembre 2014 pointe la nécessité de dispositifs de mise à niveau : « Le chef d’établissement peut conseiller, notamment quand le conseil de classe l’a recommandé, à l’élève et à ses représentants légaux que celui-ci suive un dispositif de remise à niveau. », ainsi que d’accompagnement pour d’éventuels redoublants : « Lorsqu’un élève est autorisé à redoubler, un accompagnement pédagogique spécifique est mis en place, qui peut comprendre notamment un programme personnalisé de réussite éducative. »
Les modes d’organisation des dispositifs de mise à niveau ne sont pas précisés, ni d’ailleurs la période à laquelle auraient lieu ces dispositifs. Pour l’année 2015-2016, le rectorat de l’Académie de Créteil n’a pas organisé de tels dispositifs laissés à l ?autonomie des établissements ; or ceux-ci ne pouvaient les mettre en ?uvre qu ?avec difficultés, leurs moyens horaires étant insuffisants pour assurer les horaires obligatoires.
Quels moyens l’Académie de Créteil mettra-t-elle pour ces dispositifs, ainsi que pour les dispositifs d’accompagnement aux redoublants ?
D ?autre part l ?orientation en voie professionnelle prévoit la possibilité de stages- passerelles. Quels sont les dispositifs existants permettant à nos élèves d ?accéder directement à une première professionnelle alors que les places sont très limitées ? Que deviennent les élèves qui n ?ont pas obtenu d ?affectation dans la voie professionnelle conseillée et/ou demandée ? Nos élèves auront-ils l ?assurance d ?obtenir la série technologique de leur choix dans un établissement de secteur ?
Le C.A. du lycée Paul Eluard demande, avant toute suppression des dispositifs existant, la mise en place de nouveaux dispositifs répondant aux besoins des élèves en difficulté ou nécessitant un accompagnement à l ?orientation ainsi que les moyens en heures et personnels formés nécessaires à cette mise en place et la création de liens formalisés réels entre toutes les séries et toutes les voies permettant des réorientations de parcours.